Le Druidisme à l’Odet

Publié le par ODET

La spiritualité Druidique fille du Chamanisme

Nous considérons que la pratique cultuelle et spirituelle des Druides antiques est issue en direct ligne de pratiques chamaniques pré – celtiques. Pour nous le terme celtique signifie une culture particulière (Celte) dans un espace donné (Europe au sens large) à un temps donné (- 1000 à 0 JC). Il s’agit de l’apogée d’une culture, qui prenant source au cœur de l’Europe s’est propagée au gré des voyages commerciaux, des migrations de tribus. Pour nous cette culture est native. Elle est liée à son climat, son contexte, ses filiations néolithiques. Pour qui pratique le druidisme, il est une évidence de lien entre la spiritualité et le sol sur lequel  elle est pratiquée : les mythes et légendes ne rapportent pas à des contextes exotiques, comme peuvent l’être les imageries symboliques d’autres croyances (les druides prient dans les forêts, ils ne prient pas dans le désert). Nous avons dans le druidisme le chêne, le saumon, l’ours, l’aigle, etc. ; autant de réalités liées à notre espace / temps.

Il est à noter que le chamanisme concerne toutes traditions natives et naturelles. Les fonds chamaniques se trouvent de la Chine au Tibet, du Japon à l’Afrique, des Amériques à l’Europe. Il serait bien étrange que seule l’Europe de l’Ouest aurait échappé à ces tendances humaines, elle qui offre tant de belles preuves de spiritualité primitive au fond des ses cavernes.

 

Celte n’est donc pas une race, mais une manière de vivre son quotidien et le sens du sacré, un sens des valeurs, une conception du monde et de la vie.  Une culture qu’il est possible de vivre aujourd’hui, ne serait ce qu’à travers la musique et l’art en général.

 

Nous ne croyons pas à l’invasion massive d’une horde de sauvages venus d’ailleurs, l’archéologie conforte en ce sens jour après jour. Non plus de l’influence qu’auraient eu des boat people atlantéens. Là aussi l’archéologie démontre que les Celtes n’ont aucune leçon à recevoir, que leurs savoirs et leurs compétences en toutes matières se suffisaient à elles mêmes et ont, en leur temps, largement été convoitées.

 

La Celtique et l’Inde

Les comparaisons avec l’Inde védique ne peuvent être qu’une base de recherche et d’étude, ayant ouvert de nouvelles perspectives de compréhension à une époque où il était nécessaire d’en finir avec les clés exotiques pour comprendre nos traditions. Mais d’y chercher toutes les réponses risquent de nous perdrent et de nous éloigner de l’essence même de la pratique spirituelle celte.

Celle - ci n’a pas eu le temps d’être récupérée, utilisée à des fins politiques. Elle a rapidement été confinée à l’obscurité, la faisant croire maîtrisée, morte, quand en réalité cela la préservait de sa propre déchéance.

Prenons tout simplement l’exemple du système des fonctions dans le concept indo européen. A l’origine, ce système distribue les humains en trois parties, nécessaires à la vie et interdépendants les uns des autres dans le respect de leur conditions. Le producteur comme l’artisan jouit dans le monde celte d’un respect enviable. De la même manière il est démontré que chaque fonction est accessible à une autre. La Celtique s’est endormie là ; alors que l’Inde a figé ce système, aboutissant au terrible système des castes. Une fonction Celte ne ressemble pas à une caste.

La structure indo européenne des croyances donne un fond commun, mais ne nous permet pas d’en faire une généralité absolue dans le temps et dans l’espace.

 

Le Druidisme aujourd’hui :

Dans la conception et la vision du monde d’un esprit celte ancien, l’écrit et la pierre gravée ne sont pas d’un intérêt commun, ils sont tout à fait particuliers (magiques) il est d’autres valeurs, dont l’oralité.

La spiritualité ancestrale est une spiritualité qui ne coupe pas le profane du sacré. Ainsi il n’existe pas d’un coté le quotidien laïque et d’un autre le Sacré religieux tel que nos esprits contemporains le conçoivent. Par exemple, la notion de nation n’existe pas, mais la conscience d’un Nemeton Sacré, centre divin de chaque pagus, de la Terre Sacrée , est toujours présente. L’humain fait tourner sa vie sur un axe spirituel avant tout. Il est alors aisé de comprendre que chaque geste, chaque acte, chaque choix de la vie profane est emprunt de sacré. Il est alors facilement compréhensible que chaque élément porteur de la tradition orale (mythes, légendes, contes, danses, us, coutumes …) garde aisément en lui une trame de cette essence primitive.

Le « druidisme »  tel que nous le recevons aujourd’hui est un cadeau précieux qui a passé le temps et les interdits à travers le chaînage de ses voiliers naturels que sont les transmissions orales.

Nos esprits modernes ne savent pas souvent prendre le recul nécessaire pour retrouver la vision oblique que nécessite le regard vers le passé : nous ne devons pas regarder le passé avec un regard d’homme du présent.

 

Soit, de nos jours la pratique druidique n’est pas tissée  à la politique. Le Druide n’est pas le guide d’une société « celtique ». Cela ne le dessert pas pour autant dans sa réalité. D’abord le druidisme est une pratique vivante et sa nature orale en fait une spiritualité qui s’adapte. L’intérêt majeur de la tradition orale est d’être au service des besoins des communauté (le prêtre est là pour guider, guérir, conseiller, aider …) et non pas d’être figé dans la pierre (sic, sinon ce n’est plus une tradition orale) comme un dogme.
La vie change, la spiritualité doit tout en gardant son essence première, ses valeurs les plus sûres, savoir s’adapter aux besoins de l’ici et maintenant, et notre besoin aujourd'hui  est la démocratie. 
Il est des paramètres à toujours prendre en compte, la vie est Sacrée et non pas la servitude.

Dire que le Druide ne peut exister sous prétexte que la structure archaïque de la société celte n’existe plus (la royauté) c’est voir ce prêtre comme le représentant d’une structure rigide, figée, tout le contraire de ce que nous savons avoir été la structure druidique, de ce qu’elle est. Dire que le Druide ne peut exister sans société Celtique c’est aussi refuser la réalité de la contemporaine mouvance « Celte » qui ne devrait alors pouvoir être qu’avec ses « Druides ». Avec un tel résonnement, il n’est pas possible de parler des Celtes d’aujourd’hui ce qui avouons le est un comble quand on connaît la force de son expression culturelle.

 

D’autres réalités permettent à la pratique druidique de retrouver sa place dans l’âme des hommes ; Il s’agit de la réalité de l’inconscient collectif. Tous ne croient pas au Divin, mais peu peuvent rejeter ce concept de mémoire collective. A ce titre deux mille ans dans la vie de l’humanité représentent-il un laps de temps si long vers un oubli, qui par nature ne peut être conçu dans l’inconscient ?

 

 

 

Polythéistes :

Chaque thèses s’y retrouvent, sur le sujet aucun désaccord : les croyances celtes parlent de plusieurs Dieux, voire beaucoup de Dieux. La plupart de ces Dieux sont liés à la Terre (les hauts lieux de Belenos, les Pop’s of Danu, les Tertres etc) SI quelques fanatiques cherchent désespérément à travers les recopies tardives et dénaturées des copistes du Moyen Age, la trace d’un Dieu unique et d’un culte exclusif de la lumière, la majorité des traces les plus archaïques sont très loin de ce fait et rattachent la pratique spirituelle celte à un culte primitif des forces premières, avec tout l’arsenal de symbolique communes aux traditions natives (rond, carré, éléments, nature, animaux, végétaux ….). N’en déplaisent à ceux qui cherchent toujours le Dieu au dessus des autres, plusieurs Dieux veut dire polythéistes.

Si il est un Dieu premier il est sans contexte la Grande Mère des Dieux, le Dieu unique serait donc une femme, et déjà mère donc plus seule.

 

Par les réalités sociologiques et l’absence de preuve de femmes reléguées aux cuisines, les Celtes ont aussi l’honneur de ne pas être tombé dans la guerre des sexes. Les Déesses, les Druides, les femmes n’ont pas plus que les hommes une exclusive prédisposition ni une inférieure disposition pour les choses religieuses,.

 

 

 

Sur ces concepts se dessinent les bases du travail à l’Odet, nous éloignant des syncrétismes majeurs pour retrouver l’essence primitive d’une spiritualité qui plonge ses racines au profond de la terre, de la mémoire.
Savoir soigner un chêne demande un apprentissage des chênes et nous nous attachons à cet apprentissage qui à lui seul représente des années de travail.
Il est bien dommage que la plupart des païens interprètent notre choix de travail et notre orientation de croyance comme un rejet des autres. Cela n’est pas une réalité. Choisir une orientation de travail c’est s’engager dans quelque chose qui nous parle totalement, qui nous nourrit. Cela induit le respect de ce qui peut être différent car l’ayant choisi en conscience nous prenons conscience des valeurs des particularités.

Toutes les écoles druidiques ne sont pas identiques, et c’est très bien, car cela répond aux différentes attentes. Il en est qui ont besoin de spiritualité et d’autres de religieux, chacun peut donc s’orienter en fonction de ses besoins. Dire que tout est pareil, est symptomatique d’un syndrome de  mondialisation  … tous identiques.. très peu pour moi ….

 

Pour nous le Druidisme est une expression moderne (le terme n’existe pas dans l’antiquité, il n’est pas une « église ») et vivante, d’un antique héritage, au jour d’aujourd’hui, aux besoins d’aujourd’hui.

 

Bien sûr je passe un peu vite, sur toutes ces spécificités, cela demanderait un peu plus de détails, de temps et de bon vouloir ; Mais il serait trop facile de mettre ici entre deux lignes tous les fils de nos tissages, que les copieurs ne se privent pas de spolier, copier, récupérer comme les leurs. Je lis tant de fois mes mots sur les pages des autres. Mais je me rassure, il ne suffit pas d’avoir la recette pour être un bon cuisinier. Tels Ferchterne et Nedé, nous demandons à voir, à entendre, « que sais- tu faire  ô fils d’apprentissage » ? Et c’est au creux du Cercle, sous l’œil des Dieux anciens que chaque vérité se fait. Les Dieux ne se contentent pas de murmurer à l’oreille une certitude qui nous arrangerait bien, ils disent et ils montrent aux yeux de tous. Alors sachons " voir" dans le Cercle.

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